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ART ET MEDITATION - OCTOBRE

El Greco

Domenico Theotocopoulos, connu sous le nom de El Greco (Candia, 1540 – Tolède, 1614), La Pentecôte, 1605-10,       275 x 127 cm, peinture à l’huile, Madrid, Musée du Prado

Le grand tableau par El Greco, qui se développe verticalement comme ses personnages, présente deux points centraux, autour desquels se construit la scène. En haut, là où les Apôtres se groupent avec Marie et les femmes, l’obscurité s’ouvre et la colombe, symbole de l’Esprit qui s’introduit et expose sa force, apparaît sous forme de flammes au-dessus des personnages qui remplissent la partie basse de la peinture. Comptons-les. Marie au centre, cinq à sa droite et quatre à sa gauche. Trois autres se trouvent sur les côté au plan intermédiaire, et finalement deux – les plus proches de nous qui regardons –au premier plan et tournant le dos. Il y en a quinze, comme nous le disent les Actes des Apôtres (cf. 1 :14).

Toute cette partie de la scène accentue la montée, peut-être pour réaliser le plus tôt possible la rencontre du feu de l’Esprit qui provient du dessus, de la tête des personnages. Les deux personnages vus de dos, se tournent presque et semblent sortir du tableau : ils ont le rôle de pousser la scène vers le haut. De plus, vue sa grande taille, il faut que la Pentecôte soit un rétable : par conséquent pour nous spectateurs, il faut le regarder de bas en haut. On doit donc imaginer notre vision remontant, rencontrant les deux apôtres de dos, rebondissant sur leurs épaules et atteignant la robe brillante de Marie, puis continuant autour de tous les autres personnages et finalement retournant aux flammes qui reposent sur eux, en contemplant la vision éphémère du ciel duquel la colombe, l’Esprit Saint, regarde.

L’Esprit qui se répand sur les apôtres et Marie, descend, notre regard s’élève et la rencontre de ces deux instants se réalise dans les figures allongées des disciples, dans les figures tournées pour accueillir le grand cadeau que Jésus leur a promis et qui, maintenant, après la Résurrection, devient la certitude d’une présence salutaire et permanente.

Viens, Esprit Saint, envoie-nous un rayon de ta lumière du ciel.