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Art et Méditation - Avril 2019

Cozzarelli Santa Caterina da Siena

Guidoccio Cozzarelli (Sienne 1450 – 1517), Sainte Catherine de Sienne reçoit le cœur de Jésus, vers l’année 1500, Sienne, Pinacothèque nationale

Catherine est née à Sienne le 25 mars 1347. Son confesseur, Raymond de Capoue – qui devint aussi prieur général des Dominicains – laissa un témoignage écrit de la précoce vocation de la grande sainte. En 1363, à l'âge de 16 ans, elle devint une tertiaire dominicaine. Analphabète, elle apprend à lire et à écrire pour pouvoir s’appuyer directement sur les Saintes Écritures. Elle obtient des dons et des grâces tout particulières de la part de Jésus, ce qui fait d’elle l’une des mystiques les plus importantes de l’histoire de l’Église.

Sa vie a été courte – elle est décédée à Rome le 29 avril 1380, à l'âge de 33 ans, l'âge du Christ – mais elle a rapidement monté au sommet de la perfection. Son souci de ressembler de plus en plus à Jésus la conduit à une intense activité charitable auprès des pauvres, des malades, des prisonniers. Elle souffrait profondément pour le monde, à la merci de la désintégration et du péché. Voir le Pape –qu’elle aimait appeler "le doux Christ sur la terre" – non plus à Rome, mais à Avignon, a été une vraie épine pour elle. Elle n'hésita pas donc à partir vers la ville française, où elle arriva le 18 juin 1376 pour rencontrer le pape Grégoire XI qui, persuadé par l'intrépide Catherine, rentrera dans la ville de Saint-Pierre le 17 janvier 1377.

Donnons la parole à Catherine : « Chère sœur en Jésus. Moi, Catherine, servante des serviteurs de Jésus, je t’écris en son précieux sang, désireuse que tu t’alimentes de l’amour de Dieu et que tu t’en nourrisses, comme au sein d’une douce mère…Tu dois donc devenir amour, en regardant l’amour de Dieu, qui t’a tant aimée, non parce qu’Il avait quelque obligation envers toi, mais par pur don, mu seulement par son ineffable amour. 

Tu n’auras pas d’autre désir que de suivre Jésus ! Comme ivre de l’Amour, tu ne feras plus attention au fait d’être seule ou en compagnie : ne te préoccupe pas de tant de choses, mais seulement de trouver Jésus et de le suivre!   

Cours donc, Bartoloméa, et ne reste plus à dormir, parce que le temps passe vite et n’attend pas un seul instant ! »

(Lettre n° 165 à Bartolomea, épouse de Salviato de Lucques).

Et c’est précisément cette inquiétude qui animait Catherine à suivre Jésus, que nous trouvons représentée dans le beau tableau de Guidoccio Cozzarelli, peintre du XVIe siècle, concitoyen de la grande sainte. On voit Catherine agenouillée devant un autel, agenouillée devant Jésus. Elle tient un cœur dans la main : l’offre-t-elle ou l’a-t-elle reçu ? En fait, la peinture présente un épisode raconté par Raymond de Capoue. Catherine confia à son biographe qu'elle avait eu une vision dans laquelle Jésus lui apparut avec un cœur humain, rouge vif, à la main, lui ouvrit sa poitrine, l’a lui introduit et il dit : "Très chère fille, comme l'autre jour j'ai pris ton cœur que tu m’as offert, maintenant je te donne le mien, et à partir de maintenant il sera à la place qui occupait le tien".

 

Faisons notre la prière de la liturgie :

Ô Dieu qui, dans sainte Catherine de Sienne, ardente de ton esprit d’amour, as uni la contemplation du Christ crucifié et le service de l’Eglise, accorde-nous, tes fidèles, par son intercession, participants au mystère du Christ, de jubiler dans la révélation de sa gloire.