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Art et méditation - décembre 2021

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© Brukenthal National Museum

Jacob Jordaens (Anvers 1593 – 1678), La Sainte Famille, 1625-30 environ, huile sur toile, cm 113,1 x 118,5, Sibiu, Musée National Brukenthal.

Mois de décembre.

Nous terminons notre voyage dans lequel nous avons été accompagnés par la figure de saint Joseph, le gardien de la Sainte Famille. Et nous le faisons à l'aide d'une peinture qui est en quelque sorte exceptionnelle. Elle a été réalisée par l'un des peintres les plus importants de la ville d'Anvers, célèbre et bien connu et deuxième, en termes de renommée, derrière le grand Peter Paul Rubens, dont il est devenu le principal collaborateur après le départ d'Anthony Van Dick pour l’Italie.

Mais maintenant, laissons-nous envelopper par l'atmosphère du tableau que nous contemplons. La scène se déroule dans un intérieur nu, où une famille est réunie. On comprend qu'il s'agit de la famille de Jésus à partir d'un seul personnage: le petit au premier plan à droite est certainement Jean-Baptiste, comme en témoignent le bâton qui se termine par une croix et la chemise en poil de chameau dont il est vêtu. On voit donc tout de suite qu'au centre nous avons la Sainte Famille, tandis que les deux femmes sur les côtés pourraient être Elisabeth – la mère du Baptiste – à droite et une servante ou une voisine à gauche. Ce qui nous frappe le plus, c'est certainement le jeu d'ombre et de lumière créé par les deux bougies présentes. Il s'agit d'une lumière artificielle et ce n'est probablement pas un hasard si elles sont placées entre les mains des deux mères: le peintre semble presque vouloir créer un lien entre la lumière et la vie, entre la lumière et le salut que Jésus a apporté et que Jean a annoncé. Les bougies, alors, non seulement éclairent le tableau, mais deviennent son origine, donnant forme et relief aux personnages: sans elles la scène serait complètement obscure et on ne pourrait distinguer personne !

Une autre chose qui attire notre attention, c’est le jeu de regards créé par le peintre. Certains restent à l'intérieur du tableau, comme celui de Joseph par exemple, qui semble vouloir vérifier que sa femme et son fils vont bien. Les seuls regards qui sortent de la toile et se tournent vers nous spectateurs sont ceux de Jésus et de Marie. C'est comme si à travers ce tableau le peintre voulait établir un lien d'affection et de dévotion entre l'observateur et la Vierge et son Fils. Peu importe qu'ils n'aient pas de halos, qu'il n'y ait pas de trône sur lequel ils soient assis ou que les vêtements ne soient pas très élégants et populaires. La primauté sur les autres personnages leur est donnée par la lumière de la bougie que Marie tient à la main. Cette même lumière remplace et devient un halo ou un trône. Cette même lumière nous fait tourner notre regard, comme celui de Joseph, vers Jésus, qui est notre Sauveur, et vers Marie, sa Mère et notre avocate!

 

Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde en assumant une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église est esquissée la maternité de Marie. Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère.

Pape François, lettre apostolique Patris Corde 5, 8 décembre 2020

(Contribution de Vito Pongolini)