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Art et méditation - juin 2023

GG 52 Web

Véronèse – Paolo Caliari, dit le (Vérone 1528 – Venise 1588), La résurrection du jeune de Naïm, 1565-70, huile sur toile, cm 102 x 136, Vienne, Kunsthistorisches Museum. 

Mois de juin. 

Femmes du Nouveau Testament: la veuve de Naïm.  

Par la suite, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.  (Luc 7, 11-17)

L'épisode évangélique est connu. Qui sait comment nous avons imaginé la scène funéraire de ce jeune homme, enfant unique d'une mère veuve : les cris de deuil, les larmes de pleurs inconsolables, la couleur noire des vêtements, des mots comme "pauvre mère!", "pauvre garçon" , « disgrâce », « injustice »…

Le tableau avec lequel Véronèse racontait l'Evangile que nous venons de lire semble en fait commencer par la fin. Tout le monde est pris par la peur et l’émerveillement (il suffit de regarder les apôtres derrière Jésus ou l'homme au turban en bas à droite), le garçon est déjà revenu à la vie (on le voit encore avec une couleur cadavérique à l'extrémité gauche du tableau) , l'un des deux porteurs – qui jusqu'à quelques instants auparavant le transportait mort –maintenant le soulève.

Et si on regarde la scène, on s'aperçoit que la véritable et unique protagoniste est la mère du garçon, la veuve qui vient d'obtenir du Maître le retour à la vie de son fils. On se serait attendu des vêtements de deuil, au lieu de cela Véronèse a enveloppée la jeune et belle femme dans une robe de soie fine dont les plis reflètent la lumière et rendent la couleur irisée ; il lui a également mis un grand manteau et un châle. Tout cela nous fait penser qu'il n'y a plus de raisons de pleurer et de désespérer.

En fait, Jésus la regarde fixement, avec sa main droite il semble faire un geste pour la faire se lever de sa position postrée. Même le fait qu'une ombre puisse être vue sur le visage de la femme – en particulier sur ses yeux – me fait penser que cela pourrait être précisément l'ombre causée par la personne de Jésus, qui se tient devant elle et la regarde intensément. Jésus lui rend son fils, qui était mort mais qui est revenu à la vie !

L'Evangile ne nous raconte pas la réaction de la femme. Mais on peut facilement l'imaginer.

Une joie indescriptible ! Et la mère – qui connaît bien la valeur de la gratuité – n'a pas oublié de remercier Jésus qui a ressuscité son fils. En la plaçant sous nos yeux et au centre de la belle composition, Véronèse semble nous présenter un modèle de foi et de dévouement, prototype du croyant en Christ.

 

Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui

pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché.

Car celui qui est mort est affranchi du péché.

Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.

Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ;

la mort n’a plus de pouvoir sur lui.

Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ;

lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant.

De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

Romains 6, 6-11

(Contribution de Vito Pongolini)