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ART ET MÉDITATION - FÉVRIER 2019

Santa Apollonia Guido Reni

9 Février : Mémoire de Sainte Apollonie. Guido Reni (Calvezzano 1575 – Bologne 1642), Le Martyre de Sainte Apollonie, 1600-03, huile gravée sur cuivre, 28 cm x 20cm, Madrid, Musée du Prado

La vie de la vierge Apollonie, qui vécut au troisième siécle à Alexandrie, Egypte, nous est pratiquement inconnue, mais Eusèbe dans son Histoire de l’Eglise, a cité un passage de la lettre de l’évêque Saint Dyonysius d’Alexandrie, adressée à Fabio d’Antioche, dans lequel il racontait des épisodes dont il avait été témoin pendant la persécution qui éclata lors des dernières années de l’empire de Philippe (244-249) : un soulèvement populaire, incité par un devin malveillant, fut la cause du massacre de beaucoup de chrétiens dont les maisons furent dévastées et saccagées. Les païens s’emparèrent d’Apollonie, une femme célibataire déjà âgée, qu’ils frappèrent au visage au point de lui casser les dents et ils la menacèrent de la brûler sur un bûcher si elle ne prononçait pas des blasphèmes avec eux. Dionysos écrivit dans sa lettre :’’Elle demanda  à être libérée un moment, et sauta rapidement dans le feu qui la consuma’’. Cela se passa en 249.

Dans le récit de Dyonisus, tel que nous l’avons, il n’existe pas le moindre reproche à propos de la fin volontaire de la vie d’Apollonie, qui ressemblerait à un suicide, peut-être parce que sa vie avait été sans aucun blâme et digne d’admiration. Le culte envers Apollonie s’étendit rapidement à l’Est, puis ensuite à l’Ouest. Il existe de nombreuses églises et chapelles construites en honneur de la martyre d’Alexandrie. Son iconographie est particulièrement riche.

Le petit tableau par ce peintre italien a certainement été fait à la demande d’une personne anonyme qui voulait honorer la martyre Apollonie pour une dévotion particulière. La sainte est représentée à un moment tragique où elle est torturée par deux gardiens de prison qui, avec d’énormes pinces ont commencé à lui arracher les dents. Dans le même musée se trouve un autre tableau- de taille identique et peint avec la même technique – représentant Apollonie en extase devant un ange qui lui montre un palmier, symbole du martyre, à côté d’un bûcher.

On est frappé par la sérénité de la Sainte egyptienne, qui ne traduit aucune souffrance face à la torture, ni désespoir  face au sort qui l’attend. C’est en quelque sorte confirmé par la symétrie de la composition : au centre du tableau, les yeux tournés vers le ciel, elle semble détachée de cette vie, et déjà   projetée dans la vie au-delà de la mort, qu’elle ressent si proche.