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Heinrich Aldegrever (Paderborn 1502 – Soest 1560 environ), La Joie, 1549, gravure sur papier, cm 7,2 x 5,2, Paris, Musée du Louvre
Les vertus: la Joie
Nous terminons la présentation des vertus avec lesquelles nous avons accompagné cette année 2024 avec une gravure d'un artiste allemand raffiné. En 1549, il grava 14 petites plaques représentant chacune un vice ou une vertu.
Nous ne savons pas qui a commandé ce travail et dans quel but, mais nous sommes frappés par le choix de confier la description des différents sujets à un moyen simple et apparemment pauvre.En effet, la gravure, contrairement à la peinture qui trouve dans l'utilisation de la couleur un allié puissant pour rendre les figures et les ambiances, joue tout sur la ligne et la luminosité due à la plus ou moins grande incidence des pleins et des vides. Aldegrever semble entièrement satisfait du résultat de son travail, à tel point que l'année de composition et ses initiales apparaissent dans chacune des 14 gravures.
Petrus Paulus Rubens (Siegen 1577 – Anvers 1640), Le triomphe de la Vérité, 1622-25, huile sur toile, cm 394 x 160, Paris, Musée du Louvre
Les vertus: la Vérité.
Ce tableau est le dernier des 24 que Rubens a peints pour décorer la galerie occidentale située au premier étage du Palais du Luxembourg, construit dans ces mêmes années par Marie de Médicis, reine de France et épouse du roi Henri IV, qui voulait en faire sa résidence.
Eugène Delacroix (Charenton-Saint-Maurice 1798 – Paris 1863), Le 28 juillet 1830. La Liberté guidant le peuple, 1830, huile sur toile, cm 360 x 325, Paris, Musée du Louvre
Les vertus: la Liberté.
Le très célèbre tableau d'Eugène Delacroix part d'un événement réel : en juillet 1830, et précisément du 27 au 29, le peuple parisien se révolte contre le gouvernement que le roi Charles X avait constitué l’année précédente: ils ont fait des barricades et forcé le roi à destituer le gouvernement, à annuler les lois liberticides promulguées et finalement à abdiquer en fuyant vers l'Angleterre.
Luca Giordano (Naples 1634 – 1705), Allégorie de la Sagesse divine, 1680 environ, huile sur toile, cm 138,5 x 65,2, Londres, National Gallery
Les vertus: la Sagesse divine
Luca Giordano fut appelé par le marquis Francesco Riccardi pour réaliser des fresques sur certaines pièces construites pour agrandir le palais florentin que la riche famille avait acheté en 1659 aux Médicis, leurs alliés. Ce modèle, ou étude détaillée à l'huile, fait partie d'un groupe de 12 que Giordano a réalisé en préparation pour les fresques du plafond du palais Médicis Riccardi à Florence entre 1682-85. Le thème général de ces fresques très élaborées et impressionnantes est le progrès de l'humanité à travers la sagesse et la vertu.
Giulio Cesare Procaccini (Bologne 1574 – Milan 1625), La Paix chassant la Guerre, 1610 environ, huile sur toile, cm 235 x 171, Paris, Musée du Louvre
Les vertus: la Paix
La beauté et la force de ce tableau résident dans le contraste entre les deux protagonistes de la toile, Paix et Guerre, personnifiés respectivement par une jeune fille et un homme mûr barbu.
La figure délicate et douce de la Paix occupe le côté gauche du tableau, tandis que la Guerre occupe le côté droit. Mais on remarque un mouvement des deux personnages, de gauche à droite, qui nous indique que bientôt le seul protagoniste sera la Paix, car la Guerre est sur le point de quitter la scène.
Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), La Tempérance, 1470, tempera grasse sur bois, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices
Les vertus: la Tempérance
Nous voulons également commencer cette réflexion avec les paroles du pape François, qui a consacré l'audience du mercredi 17 avril à la dernière des vertus « cardinales », la Tempérance. Et il a rappelé que elle “ est la vertu de la juste mesure. Dans toutes les situations, on se comporte avec sagesse, car les personnes qui agissent toujours sous le coup de l'impulsion ou de l'exubérance ne sont finalement pas fiables. Les personnes sans tempérance ne sont pas toujours fiables. Dans un monde où tant de gens se vantent de dire ce qu'ils pensent, le tempérant préfère au contraire penser ce qu'il dit. Saisissez-vous la différence ? Ne pas dire ce qui me vient à l’esprit, ainsi... Non, penser à ce que je dois dire. Il ne fait pas de promesses en l'air, mais prend des engagements dans la mesure où il peut les tenir”.
Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), La Prudence, 1469-72, tempéra grasse sur bois, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices
Les vertus: la Prudence
Le pape François a consacré l'audience du mercredi 20 mars à la première des vertus « cardinales », la Prudence. Et il a rappelé que c'est « la capacité de gouverner les actions pour les orienter vers le bien, d'où son surnom de "cocher des vertus". Prudent est celui ou celle qui sait choisir : tant qu'elle reste dans les livres, la vie est toujours facile, mais au milieu des vents et des vagues de la vie quotidienne, c'est une autre affaire, nous sommes souvent incertains et ne savons pas quelle direction prendre. Celui qui est prudent ne choisit pas au hasard : il sait d'abord ce qu'il veut, puis il réfléchit aux situations, se fait conseiller et, avec une vision large et une liberté intérieure, il choisit la voie à suivre ».
Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), La Justice, 1469-72, tempera grassa sur bois, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices
Les vertus: la Justice.
En avril dernier, le pape François – qui a consacré toutes les audiences générales de cette année aux vices et aux vertus – a parlé lors de l'audience du mercredi 3 avril de la deuxième des vertus « cardinales », la Justice.
Il a commencé sa catéchèse en disant que la justice “'est la vertu sociale par excellence. Le Catéchisme de l'Eglise catholique la définit ainsi: «vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû» (n. 1807). Telle est la justice. Souvent, lorsqu'on évoque la justice, on cite également la devise qui la représente: «unicuique suum», à savoir, « à chacun le sien». C'est la vertu du droit, qui cherche à réglementer avec équité les relations entre les personnes”.
Sandro Botticelli (Florence 1445 – 1510), La Force, 1470, tempéra grasse sur bois, cm 167 x 87, Florence, Museo degli Uffizi
Les vertus: la Force.
Avec le mois d'avril notre voyage à la découverte des vertus fait un pas en avant et nous nous plongeons dans la première des vertus dites « cardinales », à savoir la Force. Si nous ouvrons le Catéchisme de l'Église catholique, il nous dit que «Les vertus humaines sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne. L’homme vertueux, c’est celui qui librement pratique le bien. Les vertus morales sont humainement acquises. Elles sont les fruits et les germes des actes moralement bons ; elles disposent toutes les puissances de l’être humain à communier à l’amour divin.» (n. 1804).
Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), La Charité, 1469-70, tempéra grasse sur bois, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices
Les vertus : la Charité
Ce mois-ci, qui nous amène à Pâques, nous examinons la troisième des vertus théologales, la Charité. Les historiens de l'art nous disent qu'il s'agissait en réalité du premier panneau du cycle des vertus peint par Piero Pollaiuolo et qu'il fut présenté aux responsables du Tribunal de la Mercanzia pour obtenir la commande: l'appel d'offres prévoyait en effet l'exécution de sept panneaux pour représenter toutes les vertus, tant les vertus « théologiques » que « cardinales ». L’œuvre plut et le peintre obtint le contrat pour exécuter les autres œuvres.
Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), L’Espérance, 1470, détrempe grasse sur panneau, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices
Les vertus: l’Espérance.
Nous continuons à examiner le cycle pictural consacré aux Vertus, commandé à Piero Pollaiuolo en 1469 et destiné à la salle d'audience de la Cour de la Mercanzia, sur la Place de la Signoria à Florence.
Avant de procéder à l'examen du deuxième tableau du cycle, rappelons ce que nous entendons lorsque nous parlons de vertus «théologales» (la foi, dont nous avons parlé le mois dernier, l'espérance puis la charité). On lit dans le Catéchisme de l'Église catholique: «Car les vertus théologales se réfèrent directement à Dieu. Elles disposent les chrétiens à vivre en relation avec la Sainte Trinité. Elles ont Dieu Un et Trine pour origine, pour motif et pour objet. Les vertus théologales fondent, animent et caractérisent l’agir moral du chrétien. Elles informent et vivifient toutes les vertus morales. Elles sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants et de mériter la vie éternelle. Elles sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain. Il y a trois vertus théologales: la foi, l’espérance et la charité» (nn. 1812-13).
Piero del Pollaiolo (Florence 1441 - Rome 1496), La Foi, 1470, détrempe grasse sur panneau, 168 x 90,5 cm, Florence, musée des Offices
Les vertus : La foi
En cette nouvelle année, nous souhaitons proposer à la réflexion et à la contemplation des figures de femmes que l'on peut certainement qualifier de "spéciales". Il s'agit en effet des personnifications que les artistes du passé ont réalisées pour tenter de représenter les vertus. Celles-ci sont toujours présentées comme des femmes, presque à souligner le lien indissoluble entre la "disposition habituelle et ferme à faire le bien" (définition de la vertu dans le Catéchisme de l'Église catholique 1803) et le genre féminin.
Cette première œuvre, représentant la Foi, fait partie d'un cycle pictural dédié aux Vertus commandé à Piero del Pollaiolo en 1469 et destiné à la Sala dell'Udienza du Tribunale di Mercanzia (l'organe qui traitait les litiges commerciaux des marchands florentins et administrait la justice entre les membres des Arts et métiers) sur la Piazza della Signoria à Florence.