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Art et méditation - novembre 2024

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Petrus Paulus Rubens (Siegen 1577 – Anvers 1640), Le triomphe de la Vérité, 1622-25, huile sur toile, cm 394 x 160, Paris, Musée du Louvre 

Les vertus: la Vérité. 

Ce tableau est le dernier des 24 que Rubens a peints pour décorer la galerie occidentale située au premier étage du Palais du Luxembourg, construit dans ces mêmes années par Marie de Médicis, reine de France et épouse du roi Henri IV, qui voulait en faire sa résidence.

Cette énorme entreprise picturale raconte encore aujourd'hui, presque comme s'il s'agissait d'un roman graphique moderne, la vie de Marie de Médicis, depuis sa naissance à Florence le 26 avril 1573 jusqu'au 15 décembre 1621, date à laquelle la réconciliation de la reine mère Marie avec son fils Louis XIII eut lieu. Ce fait était si important pour Marie qu'à la fin de tout le cycle, Rubens fut invité à réaffirmer le même concept sous forme allégorique.

Si nous regardons attentivement le tableau, nous remarquons immédiatement les deux plans sur lesquels il est construit.

Dans la partie supérieure, presque comme s'il s'agissait d'une scène d'un autre monde, on remarque les portraits de la reine Marie et de son fils, le roi Louis. Ils se regardent sereins et presque souriants et tiennent une couronne de laurier à l'intérieur de laquelle on ne peut manquer de remarquer un cœur flamboyant d'amour.

Dans la partie inférieure se trouvent deux figures allégoriques, une masculine et une féminine. Il s'agit du Temps (dans l'iconographie classique d'un vieil homme avec des ailes, signifiant son flux lent et inexorable) et enfin de la Vérité, qui s'élève par la force de l'homme et devient ainsi la protagoniste absolue du tableau. Elle est nue, parce que la Vérité n’a besoin de se ceindre de rien, elle ne brille que par elle-même. Et la blancheur de son teint nous renvoie toute la lumière qui se répercute sur le tableau. Même son regard ne dénote aucune peur, car elle est consciente que le Temps lui donnera raison et c'est elle, avec ses beaux cheveux blonds noués et flottants, qui dira le mot définitif sur le roi Louis et la reine Marie : les déductions malveillantes qui voulaient un contraste entre les deux n'ont plus aucune raison d'exister, car la Vérité nous dit que la mère et le fils se sont réconciliés et s'entendent bien.

Il semble presque que le mouvement ascendant déclenché par le Temps qui élève la Vérité se transmette au sommet du tableau. Et la Vérité, de cette manière, est la protagoniste du tableau, capable de dépasser la limite du Temps et capable de vaincre même ceux qui, parmi nous, les humains, sont considérés comme des personnages au sommet du pouvoir, de la puissance et de la richesse.

Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. (Psaume 84, 11-12)

Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus. (Sagesse 3, 9)

Tournez-vous vers moi : vous serez sauvés, tous les lointains de la terre ! Oui, je suis Dieu : il n’en est pas d’autre ! Je le jure par moi-même ! De ma bouche sort la justice, la parole irrévocable. Devant moi, tout genou fléchira, toute langue en fera le serment. (Isaïe 45, 22-23)

Maintenant, moi, Nabucodonosor, je bénis, j’exalte et célèbre le Roi du ciel : Toutes ses actions sont vérité, et ses chemins, justice ; il peut rabaisser ceux qui marchent dans l’arrogance. (Daniel 4, 34)

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. (Jean 1, 14-17)

Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. (Jean 17, 15-19)

En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint promis par Dieu. (Ephésiens 1, 13)

(Contribution de Vito Pongolini)