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Luca Giordano (Naples 1634 – 1705), Allégorie de la Sagesse divine, 1680 environ, huile sur toile, cm 138,5 x 65,2, Londres, National Gallery
Les vertus: la Sagesse divine
Luca Giordano fut appelé par le marquis Francesco Riccardi pour réaliser des fresques sur certaines pièces construites pour agrandir le palais florentin que la riche famille avait acheté en 1659 aux Médicis, leurs alliés. Ce modèle, ou étude détaillée à l'huile, fait partie d'un groupe de 12 que Giordano a réalisé en préparation pour les fresques du plafond du palais Médicis Riccardi à Florence entre 1682-85. Le thème général de ces fresques très élaborées et impressionnantes est le progrès de l'humanité à travers la sagesse et la vertu.
La majorité des fresques ont été conçues pour la galerie du premier étage, mais notre allégorie de la Sagesse divine a été commandée pour la Bibliothèque. En y regardant de plus près, au raccourci audacieux et à la vue de bas en haut, on comprend immédiatement que le tableau était destiné à décorer un plafond. Il y a de nombreux personnages qui le remplissent, pas tous bien définis de la même manière. Il ne faut pas oublier que nous sommes confrontés à un modèle, qui a pour but de présenter le sujet dans son ensemble au client, en l'occurrence le marquis Francesco Riccardi, pour avoir une approbation définitive ou apporter des modifications avant de commencer la fresque. C’est pour cette raison que les modèles sont généralement moins élaborés, comme dans le cas présent.
Mais concentrons maintenant notre regard sur le tableau. Il est divisé en deux, car la partie inférieure se développe sur la terre, tandis que la partie supérieure plane dans le ciel peuplé d'anges et de nuages. Et au centre du ciel nous trouvons une figure féminine sur un trône avec le globe et le sceptre. Elle représente la Sagesse et la lumière qui brille derrière sa tête illumine tout le tableau. Son regard se perd dans l'espace éternel. Et le seul personnage humain que l'on peut voir dans la partie basse du tableau regarde vers elle. Il s’agit du guerrier agenouillé, représentant l’intellect humain, dépeint ici comme un jeune homme libéré des contraintes de l’ignorance. Il est assisté par la Mathématique, qui lui donne des ailes – avec lesquelles il peut s'envoler vers les hauteurs du ciel – et par la Philosophie, qui lui tend un miroir – et cela nous rappelle le "connais-toi toi-même" qui était écrit en majuscules sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes – et enfin par la Théologie, qui saisit de la main droite le bras du jeune homme et de la gauche semble le diriger vers la Sagesse divine vers laquelle elle même a tourné son regard.
Une fois de plus nous sommes confrontés à un tableau relativement petit qui contient de riches significations et qui exalte la Sagesse qui vient de Dieu.
Et elle [la Reine de Saba]dit au roi [Salomon]: « Ce que j’ai entendu dire dans mon pays sur toi et sur ta sagesse, c’est donc vrai ! Je ne voulais pas croire ce qu’on disait, avant de venir et de voir de mes yeux ; mais vraiment, on ne m’en avait pas appris la moitié ! Tu surpasses en sagesse la renommée qui était venue jusqu’à moi. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs que voici, eux qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse ! (2 Chroniques 9, 5-7)
En Dieu sagesse et puissance, à lui conseil et intelligence! (Job 12, 13)
Il est grand, il est fort, notre Maître : nul n'a mesuré sa sagesse. (Psaume 146, 5)
Dieu de mes pères et Seigneur de miséricorde, par ta parole tu fis l’univers… Donne-moi la Sagesse, assise auprès de toi ; ne me retranche pas du nombre de tes enfants : je suis ton serviteur, le fils de ta servante, un homme frêle et qui dure peu, trop faible pour comprendre les préceptes et les lois. Le plus accompli des enfants des hommes, s’il lui manque la Sagesse que tu donnes, sera compté pour rien. (Sagesse 9, 1; 4-6)
Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? (Marc 6, 2)
Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine, ce qui rendrait vaine la croix du Christ. Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu. L’Écriture dit en effet : Je mènerai à sa perte la sagesse des sages, et l’intelligence des intelligents, je la rejetterai. Où est-il, le sage ? Où est-il, le scribe ? Où est-il, le raisonneur d’ici-bas ? La sagesse du monde, Dieu ne l’a-t-il pas rendue folle ? Puisque, en effet, par une disposition de la sagesse de Dieu, le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile. Alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que les Grecs recherchent une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. (1 Corinthiens 1, 17-24)
Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. (Jacques 3, 17)
(Contribution de Vito Pongolini)