+39 0669887260 | info@wucwo.org | Nous contacter
Raphaël (Urbino, 1483 – Rome, 1520), Vierge de Foligno, 1511-12, peinture grasse à tempera sur bois transférée sur toile, cm 308 x 198, Cité du Vatican, Pinacothèque
Ce beau panneau a été commandé à Raphaël par Sigismondo de 'Conti, un illustre humaniste de Foligno, secrétaire du pape Jules II. Le tableau était destiné à remercier la Vierge d'avoir sauvé sa maison de Foligno, frappée par la foudre ou une boule de feu. Nous avons des traces de l'histoire soit dans le beau paysage en arrière-plan, où nous voyons une ville et une maison solide sur le point d'être frappée par une traînée de feu qui descend du ciel, ainsi que dans le petit ange au centre de la composition qui tient une plaque sans inscription, probablement destinée au souvenir du vœu accompli par la Vierge.
Le panneau – premier retable de Raphaël pour une église romane – a été placé sur le maître-autel de l'église de Sainte Marie in Aracœli, dans l'abside de laquelle Sigismondo a été enterré. En 1565, une nièce religieuse cloîtrée, Anne Conti, fit transférer le tableau à l’église de Sainte Anne dans un monastère de Foligno (d’où le nom). Volée par Napoléon, lorsque la peinture a été rendue à l'État pontifical en 1816, à la demande du pape Pie VII elle a été transférée à son siège actuel.
Nous identifions les personnages : au ciel, entourée d'une multitude inhabituelle d'anges, la Vierge est assise sur un trône de nuages et elle tient fermement l'Enfant Jésus sur ses genoux; que les nuages ont de l'épaisseur est attesté par la pression exercée par les pieds de Marie et, surtout, par le pied gauche de Jésus. Au sol, mis à part l'ange qui avait une fonction didactique, les personnages sont quatre. A genoux à droite, avec un riche manteau rouge pourpre bordé d'hermine d'où sort la manche de l'élégante robe noire, le commissaire de l'œuvre, Sigismondo de 'Conti, qui est présenté à la Vierge par Saint Jérôme, reconnaissable au lion qui sort et nous regarde à l'extrême droite. A genoux à gauche Saint François – l'église de l’Aracœli était en fait confiée à l'ordre qu'il a fondé depuis 1250 – et debout Saint Jean-Baptiste, qui une fois de plus montre Jésus (“Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara: «Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde!» ” Jn 1, 29) à nous tous qui contemplons l'œuvre.
Face à ce chef-d'œuvre, je crois que le mieux que l'on puisse faire est de se laisser toucher par la grande beauté qui émane et qui dérive de nombreux éléments présents: l'équilibre entre les figures et entre le ciel et la terre, l'harmonie des couleurs avec la prédominance du bleu et du rouge, le calme du paysage avec les nombreux verts qui nous transportent dans les collines des Marches et de l'Ombrie où Raphaël est né et s’est formé, la centralité de Marie et de Jésus déterminée non seulement par la position mais aussi par les regards extatiques qui leur sont adressés de Sigismondo, Jérôme et François et du geste du Baptiste qui entend leur apporter le regard de chacun de nous qui contemple l'œuvre.
Comme Sigismondo, nous confions nous aussi à Marie – en cette période de pandémie – nos angoisses, nos efforts, nos incertitudes, nos inquiétudes. En les présentant à Jésus, nous sommes certains que nous pourrons trouver réconfort et espérance.
Nous le faisons avec la prière que le Pape François nous a confiée le 25 avril dernier:
O Marie,
tu resplendis toujours sur notre chemin
comme signe de salut et d’espérance.
Nous nous confions à toi, Santé des malades,
qui, auprès de la croix, as été associée à la douleur de Jésus,
en maintenant ta foi ferme.
Toi, Salut du peuple romain, tu sais de quoi nous avons besoin
et nous sommes certains que tu veilleras afin que, comme à Cana de Galilée,
puissent revenir la joie et la fête après ce moment d’épreuve.
Aide-nous, Mère du Divin Amour,
à nous conformer à la volonté du Père et à faire ce que nous dira Jésus,
qui a pris sur lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs
pour nous conduire, à travers la croix, à la joie de la résurrection. Amen.
Sous Ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu.
N’ignore pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve,
et libère-nous de tout danger, O Vierge glorieuse et bénie.
(Contribution de Vito Pongolini)