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Raphaël (Urbino, 1483 – Rome, 1520), Sainte Famille Canigiani, 1505-06, huile sur bois de peuplier, cm 131 x 107, Munich, Alte Pinakothek.
Dimanche 27, fête de la Sainte Famille.
Comme beaucoup d'autres œuvres de Raphaël, nous connaissons également l'histoire de ce panneau. Peint pour Dominique, l'un des principaux représentants de la noble et riche famille Canigiani, peut-être en vue de son mariage avec Lucrèce Frescobaldi en 1507, l'œuvre a été vue par Vasari dans la maison des héritiers. Par la suite, le tableau est passé de la famille Canigiani à leurs alliés historiques et seigneurs de Florence, les Médicis. Le tableau est resté dans les collections florentines jusqu'en 1691, lorsque Anne Marie Louise a épousé Jean Charles Guillaume I, prince du Palatinat. Le père de la mariée, le grand-duc Cosme III, a également inclus le beau et célèbre tableau de Raphaël dans la dot de sa fille, qui est ainsi arrivé à Düsseldorf. Le tableau est resté dans l'importante ville allemande jusqu'en 1801, date à laquelle, par crainte des raids napoléoniens, l'œuvre fut définitivement déplacée vers son emplacement actuel.
On remarque tout de suite que l'œuvre est signée en majuscules RAPHAEL URBINAS sur l'ourlet de la blouse que porte la Vierge. Cela nous dévoile à la fois la grande renommée qui entourait déjà le jeune peintre d'Urbino (il n'avait que 22-23 ans!) ainsi que la conscience qu'il avait de sa valeur.
Nous voulons maintenant contempler le tableau. Ce qui nous frappe immédiatement, c'est la structure pyramidale à l'intérieur de laquelle sont représentées toutes les figures qui le peuplent: Saint Joseph est au sommet du triangle idéal, les deux femmes (Marie à droite et sa cousine Elizabeth à gauche) sont disposées en miroir et forment les côtés et la base. Les deux enfants s'amusent au centre, avec le petit Jean tendant à Jésus un ruban sur lequel nous lisons son exclamation racontée dans le premier chapitre de l'Évangile de Jean, écrit en latin et répétée deux fois en deux jours: "Voici l’agneau de Dieu… »(Jn 1, 29 et 1, 36).
L'équilibre qui règne dans la peinture témoigne de la grande maîtrise technique que le jeune peintre a acquise. Le paysage nous frappe par la lumière, le calme, la richesse du vert, la précision des contours des bâtiments en arrière-plan ainsi que l'herbe et les fleurs au premier plan. Il y a des détails des figures qui nous enchantent: la transparence du voile de la Vierge, la finesse de la texture du bord doré de son manteau bleu, la légèreté des boucles clairsemées du petit Jean, l'élégance des plis de la robe rouge de Marie également obtenue grâce à l’insertion d'une petite ceinture à la taille. Nous sommes attirés par le jeu de regards que nous montre l'œuvre. Joseph croise ses yeux avec ceux d'Elisabeth, Jésus les tourne vers son cousin Jean, Marie les tourne vers les deux enfants, après avoir fermé (mais sans perdre la page !) le livre avec lequel elle priait.
Revenons au début maintenant. Au cadeau que Dominique Canigiani a voulu préparer pour son mariage. Le magnifique tableau aura certainement eu une place d'honneur dans leur belle demeure florentine, signe du désir de demander au Seigneur une bénédiction sur la famille qui faisait ses premiers pas par le mariage avec Lucrèce.
Nous invoquons la Sainte Famille de Nazareth pour veiller sur nous et nos familles, avec les paroles que le Pape François a exprimées à la veille du synode dédié à la famille, le 29 décembre 2013.
Jésus, Marie et Joseph
en vous nous contemplons la splendeur de l’amour véritable,
à vous nous nous adressons avec confiance.
Sainte Famille de Nazareth,
fais aussi de nos familles des lieux de communion et des cénacles de prière,
des écoles authentiques de l’Évangile et des petites Églises domestiques.
Sainte Famille de Nazareth,
que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience
de la violence, de la fermeture et de la division:
que quiconque a été blessé ou scandalisé connaisse rapidement consolation et guérison.
…
Jésus, Marie et Joseph
écoutez-nous, exaucez notre prière.
(Contribution de Vito Pongolini)