Facebook X Twitter Instagram Youtube 

Art et méditation - fèvrier 2024

Immagine 2024 02 06 101924Piero Pollaiuolo (Florence 1441 – Rome 1496), L’Espérance, 1470, détrempe grasse sur panneau, cm 168 x 90,5, Florence, Musée des Offices 

Les vertus: l’Espérance. 

Nous continuons à examiner le cycle pictural consacré aux Vertus, commandé à Piero Pollaiuolo en 1469 et destiné à la salle d'audience de la Cour de la Mercanzia, sur la Place de la Signoria à Florence.

Avant de procéder à l'examen du deuxième tableau du cycle, rappelons ce que nous entendons lorsque nous parlons de vertus «théologales» (la foi, dont nous avons parlé le mois dernier, l'espérance puis la charité). On lit dans le Catéchisme de l'Église catholique: «Car les vertus théologales se réfèrent directement à Dieu. Elles disposent les chrétiens à vivre en relation avec la Sainte Trinité. Elles ont Dieu Un et Trine pour origine, pour motif et pour objet. Les vertus théologales fondent, animent et caractérisent l’agir moral du chrétien. Elles informent et vivifient toutes les vertus morales. Elles sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants et de mériter la vie éternelle. Elles sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain. Il y a trois vertus théologales: la foi, l’espérance et la charité» (nn. 1812-13).

L’Espérance est à nouveau représentée par Pollaiuolo comme une jeune femme. Ce que l'on remarque immédiatement, c'est qu'elle n'a aucun objet en main (les objets qui caractérisent les personnes ou les sujets picturaux sont appelés "attributs"), mais le geste qu'elle fait avec ses mains devient central: elles sont serrées, dans l’attitude de prière. Et le fait que la femme prie est également confirmé par le regard captivé qui se tourne vers le haut. Elle semble presque en extase, elle semble se confier entièrement à Dieu, contempler sa gloire.

Si l'on lit la définition de l'Espérance que nous donne le Catéchisme lui-même au n° 1817 («L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit» on se rend compte combien Pollaiuolo avait saisi, plusieurs siècles plus tôt, les caractéristiques essentielles de cette vertu. La femme n'a besoin de rien d'autre que du vert de sa robe (aujourd'hui encore on associe la couleur verte à la vertu de l’espérance!) car le reste vient directement de Dieu vers qui elle tend de tout son être.

L'Espérance est aussi assise sur un trône parce qu'elle est digne d'être glorifiée et honorée, car elle soutient dans les moments d'abandon, surmonte tout découragement, ouvre le cœur à l´attente de la venue du Seigneur.

Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie, des prises du fourbe et du violent.

Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse.

Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m'as choisi dès le ventre de ma mère; tu seras ma louange toujours! (Psaumes 70, 4-6)

Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer: ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance (Romains 8, 24-25)

Dieu a donc pris le moyen du serment quand il a voulu montrer aux héritiers de la promesse, de manière encore plus claire, que sa décision était irrévocable. Dieu s’est ainsi engagé doublement de façon irrévocable, et il est impossible que Dieu ait menti. Cela nous encourage fortement, nous qui avons cherché refuge dans l’espérance qui nous était proposée et que nous avons saisie. Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur, lui qui est devenu grand prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité (Hébreux 6, 17-20)

 

(Contribution de Vito Pongolini)