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ART ET MEDITATION - AOUT 2018

Risurrezione Grunewald

Matthias Grűnewald (Wűrzburg, 1475 environ – Halle, 1528), La Résurrection, 1512/16, huile sur bois, cm 269x143, Colmar, Musée d’Unterlinden

Le grand panneau fait partie d'un polyptyque monumental, commandé en 1512 à Matthias Grünewald, par le prieur sicilien Guido Guersi, pour l'autel de l'église du monastère de Saint-Antoine Abbé sous le Mont, connu comme le Grand Ballon d'Alsace, dans les environs proches du village d'Issenheim.

 

La scène de la résurrection fait partie de la deuxième façade du polyptyque, qui est obtenue en ouvrant les premiers compartiments: le panneau central représente la naissance de Jésus, celui de gauche l'annonciation et enfin celui de droite la résurrection.

Nous sommes confrontés à une représentation très particulière du grand mystère.

Au milieu de la nuit, où seules les étoiles jusque-là sillonnaient faiblement les épaisses ténèbres, un grand soleil éclate, qui semble devenir un grand halo qui circonscrit le Ressuscité. Jésus montre les plaies de la Passion, mais il est vivant! Les soldats, frappés par la lumière et peut-être à cause de la frayeur, tombent sur le sol. Ils détournent leur regard: ils ne supportent pas le soulèvement dont ils ont été les spectateurs muets et invisibles.

Le sarcophage est ouvert et de là le Ressuscité s'est soudainement levé: pour souligner la nature extraordinaire de l'événement, le peintre a voulu nous montrer un corps aux proportions incorrectes, avec des articulations très fortes, pour rendre évident à notre regard que celui qui nous contemplons il n'appartient plus à l'humanité.

Jésus est entouré d'un grand linceul : ce n'est plus un linge funéraire, il dessine le mouvement ascendant souligné par le changement de couleur: il est blanc, bleu intense, rouge et enfin or.

Jetons un dernier regard sur celui qui a été percé de clous, qui n'est cependant plus sur la croix, mais vivant et ressuscité. Et il se montre à nous dans cette posture frontale. Laissons-nous être enveloppées par la lumière qui émane de l’œuvre de Grünewald, fixons nos regards sur Jésus, le soleil levant " pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix" (Luc 1, 79).