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Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 2021

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LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : L'AUTRE PANDÉMIE. 

DÉCLARATION DE LA PRÉSIDENTE DE 

L'UNION MONDIALE DES ORGANISATIONS FÉMININES CATHOLIQUES

JOURNÉE INTERNATIONALE POUR 

L'ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

25 NOVEMBRE 2021

De quelles violences faites aux femmes parlons-nous ? Violence psychologique, verbale, physique, sexuelle ou symbolique ? Car celles-ci, ajoutées au féminicide, se sont multipliées pendant la pandémie.

« Les témoignages des victimes qui osent rompre leur silence sont un appel à l'aide que nous ne pouvons ignorer, nous ne pouvons pas détourner le regard », nous a dit le Pape François le 1er février 2021.

C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC) a fondé à titre expérimental l'Observatoire mondial des femmes. Nous avons les premiers résultats sur l'impact du Coronavirus sur les femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes.

25 femmes, expertes de 14 pays, ont exprimé que la pandémie a exacerbé une violence structurelle préexistante.

Le stress, l'angoisse et l'anxiété du confinement ont déclenché et exacerbé des situations de violence domestique. Les églises, pendant le confinement, n'ont pu offrir des espaces d'écoute et de dénonciation.

Le fait que les victimes et les agresseurs ont vécu dans le même espace, isolés des autres, a déclenché l'autre pandémie : la violence. Incapables de sortir, les femmes n’ont pas pu demander de l'aide. Les enfants, sans pouvoir aller à l'école, ont également perdu leur espace d'expression et de protection.

On estime que 70 % des féminicides ont eu lieu dans le domicile partagé avec l'agresseur. Il y a eu des agresseurs qui sont sortis de prison - en raison du risque de contagion du virus - et sont retournés vivre avec leurs victimes, entre les quatre murs clos de la maison familiale.

Selon certaines expertes, dans certaines communautés, non seulement la violence psychologique à l'égard des femmes a augmenté depuis le début de la pandémie, mais le nombre de grossesses de filles âgées d'à peine 10 ans a également augmenté, en raison des abus commis par des membres de la famille (pères, frères, oncles, tantes ou grands-parents).

Et la pandémie n'a pas mis fin aux réseaux de trafiquants ; au contraire, on constate une augmentation du trafic, souvent avec des forces de police qui le favorisent et des fonctionnaires corrompus. Les trafiquants et ceux qui demandent des services dans lesquels les femmes sont des marchandises ont établi de nouvelles stratégies pour recruter et "commercialiser" les victimes par des moyens tels que l'internet et les réseaux de transport qui amènent les victimes chez les clients et les ramènent ensuite.

Les expertes proposent premièrement : créer des espaces où les femmes peuvent être entendues, des lieux où elles se sentent en sécurité lorsqu'elles veulent demander de l'aide et où elles sont accompagnées.

Deuxièmement : la formation des femmes en tant qu'élément clé pour leur autonomisation, pour la transformation de la violence symbolique structurelle par le biais d'une éducation qui promeut une culture où les hommes et les femmes vivent dans le respect mutuel et l'application égale de leurs droits.

Troisièmement : l'inclusion des femmes dans les sphères de décision des politiques publiques et, à partir de là, la promotion de programmes qui travaillent avec les populations vulnérables au risque de violence.

Cela exige, sans aucun doute, la coresponsabilité des hommes et des femmes dans l'éradication de la violence contre les femmes. 

 

María Lía Zervino, Servidora

Présidente de l’UMOFC