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Art et Méditation - Mars 2019

Santa Matilde

Mathilde d’Allemagne, marbre, Milan, Cathédrale

Mathilde a été une femme, une épouse, une mère, une reine qui s’est distinguée par son extraordinaire souci des pauvres et des malades, ainsi que par sa vie de prière intense.

Née en 895, elle a été élevée par sa grand-mère, appelée aussi Mathilde, abbesse du monastère de Herford. En 909, elle devint la deuxième épouse de Henri l’Oiseleur qui, trois ans plus tard, fut élu duc de Saxe et, en 919, roi d'Allemagne. Mathilde lui donna cinq enfants : Otton 1er le Grand, Gerberge (qui épousa en 940 le roi de France Louis IV), Hedwige, Henri et Brunon qui devint en 953 archevêque de Cologne.

En 936, son mari mourut et on dit qu'elle soutenait la candidature de son jeune fils Henri au trône, mais Otton, l’ainé, fut élu. Il y avait quelques contrastes pour cette préférence et pas mal de souffrances ont touché Mathilde. Mais la famille se réconcilie et, après le couronnement d'Otton à Rome en 962, elle se réunit à Cologne. Matilde se retira alors dans le monastère de Nordhausen et, plus tard, malade, dans celui de Quedlinburg, en Saxe, tous deux fondés par elle, en plus de ceux de Poehlde et d'Enger.

Mais auparavant, les deux fils, Otton et Henri, l’avaient déjà incité à vivre dans une communauté religieuse, inquiets de l'excès de générosité de la mère pour aider les pauvres et les malades. En fait, elle ne faisait pas la vie de cour mais elle partait à la recherche des nécessiteux. C’est un fait souligné par l’iconographie qui la concerne : Mathilde, en effet, comme on peut le voir également dans la belle statue en marbre de la cathédrale de Milan (l’une des 3 400 qui ornent le magnifique bâtiment gothique !), est généralement représentée avec une longue robe, le manteau sur ses épaules et la couronne sur sa tête, tenant une bourse d'argent ou un médicament dans sa main, pendant qu'elle se rend chez les pauvres et se tient au chevet des malades. Dans la statue qui représente Sainte Mathilde, l’effet à travers le marbre est particulièrement efficace, ce qui semble presque fixer la figure de la reine dans sa solennité. On peut voir aussi son extrême simplicité: seule la couronne nous dit que nous sommes en train de regarder une personne importante; la robe, sur laquelle se trouve une belle croix, et le manteau, avec la bordure embellie par une simple broderie, disent en effet la sobriété et l'humilité de la femme.

Outre son mari, Mathilde perdit également deux fils, Henri en 955 et Brunon en 965. La sainte reine, à qui les biographes attribuent le don de la prophétie, décéda à Quedlinburg le 14 mars 968 et fut inhumée dans la chapelle du château juste à côté de son mari. Son culte est particulièrement vivant dans les diocèses allemands de Paderborn, Fulda et Munich.