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Hans Memling (Seligenstadt, environ 1436– Bruges 1494), Sainte Ursule protège les vierges compagnes, 1489, huile sur bois de chêne, cm 33x91, Bruges, Memlingmuseum.
Le 21, mémoire de Sainte Ursule et compagnes.
L’histoire de Sainte Ursule a connu une énorme propagation dans l’Europe chrétienne et à cette histoire ont également été joints plusieurs éléments légendaires. Nous plaçons sa vie entre le quatrième et le cinquième siècle après Jésus Christ. Elle a été probablement victime de la persécution de Dioclétien ou peut-être de celle d'Attila, roi des Huns, qui à son tour n'était pas tendre avec les chrétiens. Essayons de mettre en évidence certaines données essentielles de sa vie.
Ursule, fille d'un roi de Grande-Bretagne, était belle et secrètement consacrée à Dieu. Un roi païen nommé Aetherius la demanda en mariage. Le mariage aurait évité une guerre, donc il devenait politique ; c’est pour cela que son père a été presque obligé de donner son consentement. Mais la jeune femme a posé certaines conditions : une prolongation de trois ans, la promesse du prétendant de se convertir au christianisme et la planification d'un pèlerinage avec lui à Rome. Au bout de trois ans, Ursule et dix nobles demoiselles (onze donc, qui par la suite devinrent onze mille en raison d’une erreur de transcription du chiffre romain XI sur lequel a été écrit un signe indiquant les milliers), quittèrent leur maison, quittèrent leurs rivages et par mer et puis par rivière atteignirent Cologne.
Après avoir brièvement séjourné dans la ville allemande, les onze jeunes ont continué, naviguant toujours sur le Rhin, jusqu'à Bâle. Depuis la Suisse, elles sont arrivées à pied, en prière, à Rome, où Ursule a été reçue par le Pape. Devant le Saint-Père est apparu le marié promis qui, entre-temps, s'était converti au christianisme. La même année et suivant le même itinéraire, les vierges sont rentrées à Cologne. Dans cette ville ancienne et importante, Ursule et les autres, à cause de leur foi chrétienne manifeste, ont été torturées et mises à mort par des flèches.
Le petit tableau que nous présentons fait partie de la décoration précieuse que le grand peintre flamand Hans Memling a confiée à une boîte à reliquaire de la Sainte. Sur les deux longs côtés sont représentées 6 scènes de la vie de la Sainte (de l’arrivée à Cologne au martyre), sur les deux petits côtés, il y a d’un côté une Vierge et l’Enfant avec les religieuses qui ont commandé l’œuvre, et de l’autre cette représentation de Sainte Ursule. La Sainte est dépeinte comme une Madone de la Miséricorde: avec son manteau, elle couvre et protège dix jeunes femmes (ses compagnes de voyage et de martyre), elle nous regarde, nous les spectateurs, et elle est très élégante avec sa robe et le joyau qui entoure sa tête. Elle tient la flèche dans sa main droite pour rappeler à tous le martyre, le témoignage de sa foi au point de donner sa vie.
L’histoire de sainte Ursule, ainsi que la délicate représentation de ses péripéties faite par Hans Memling, nous rappelle combien de chrétiens et de chrétiennes ont su, au fil des siècles, être fidèles à Jésus jusqu’à la mort, au point de mériter la palme du martyre et devenir des exemples pour les générations futures. Dans le tableau que nous présentons, Ursule n’a pas de halo, mais le fait qu’elle se trouve au centre d’une belle chapelle gothique nous dit qu’elle a déjà atteint la dignité des saints.