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Art et méditation - janvier 2024

 

Immagine 2024 01 16 140314Piero del Pollaiolo (Florence 1441 - Rome 1496), La Foi, 1470, détrempe grasse sur panneau, 168 x 90,5 cm, Florence, musée des Offices

Les vertus : La foi

En cette nouvelle année, nous souhaitons proposer à la réflexion et à la contemplation des figures de femmes que l'on peut certainement qualifier de "spéciales". Il s'agit en effet des personnifications que les artistes du passé ont réalisées pour tenter de représenter les vertus. Celles-ci sont toujours présentées comme des femmes, presque à souligner le lien indissoluble entre la "disposition habituelle et ferme à faire le bien" (définition de la vertu dans le Catéchisme de l'Église catholique 1803) et le genre féminin.

Cette première œuvre, représentant la Foi, fait partie d'un cycle pictural dédié aux Vertus commandé à Piero del Pollaiolo en 1469 et destiné à la Sala dell'Udienza du Tribunale di Mercanzia (l'organe qui traitait les litiges commerciaux des marchands florentins et administrait la justice entre les membres des Arts et métiers) sur la Piazza della Signoria à Florence.

La foi prend la forme d'une jeune femme qui occupe la quasi-totalité de l'espace pictural disponible. De sa main droite, elle soulève un calice recouvert de la patène, tandis que de sa main gauche, elle tient une croix de procession montrant le corps crucifié de Jésus vers nous.

Bien sûr, les objets que la femme tient dans sa main ne sont pas le fruit du hasard. Il s'agit en effet des symboles du cœur de la foi chrétienne, tous deux faisant directement référence au Seigneur Jésus : la croix rappelle sa mort et sa résurrection, tandis que le calice et la patène renvoient à sa présence réelle parmi nous, faisant directement référence au sacrement de l'Eucharistie.

Ce n'est pas non plus un hasard si la femme est assise sur un trône (ce qui lui confère une dignité qui, dans la peinture, n'est habituellement réservée qu'à Marie, parmi les êtres humains) ainsi qu’il n’est pas fortuit que ses yeux observent le ciel : la foi nous pousse en effet à rechercher "les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu" (cf. Colossiens 3,1).

Enfin, nous sommes frappés par la précision avec laquelle Piero del Pollaiolo reproduit les ornements liturgiques et par l'élégance raffinée de la robe dans laquelle la jeune femme est enveloppée. La couleur dominante est évidemment le blanc, car dans la tradition chrétienne il symbolise l'innocence et la pureté et, parmi les vertus dites "théologales" (foi, espérance, charité), c'est précisément la couleur de la foi.

Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère ; il vivait sous la tente, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse, car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte. (Hébreux 11, 8-10)

Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi ». (Luc 17:5-6)

Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. (1 Corinthiens 15:12-14)