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Que la pandémie qui nous confine dans nos foyers soit notre Pâque.
Chères amies,
C’est "notre heure". C'est l’heure de notre conversion de Carême pour transformer "un temps de pandémie" en "un temps de Pâques". C'est notre "kayros" (le temps désigné dans le plan de Dieu) pour renaître avec Jésus à une vie nouvelle. L'Église nous conduit à la con-version, c'est-à-dire à recevoir la grâce de changer la "version" de notre vie face à la grande épreuve qui frappe actuellement l'humanité.
Je vous propose quelques exemples avec la certitude que vous en trouverez d'autres.
La peur vs la confiance en la Providence divine.
Je pense que reconnaître nos craintes est un bon point de départ : la peur d'une contagion incontrôlable, de la solitude, du danger où se trouvent ceux que nous aimons, de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de la famille dans ces conditions, de perdre un emploi ou de ne jamais en avoir un, de diminuer nos revenus ou de ne pas arriver à la fin du mois, d'une débâcle économique de son propre pays et tant d'autres craintes personnelles en plus de la peur de la mort. Mettons un nom sur toutes nos craintes.
Face à la peur, nous avons la dernière promesse de Jésus ressuscité avant qu'Il ne monte au ciel : "Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20b). Jésus savait que la peur nous paralyse, nous rend confus et c'est pourquoi il nous a assurés dès le début de son Incarnation que "rien n'est impossible à Dieu" (Lc 1,37). Demandons au Seigneur de confier en sa Providence et de tolérer ou de vaincre nos peurs, et ainsi réagir positivement à la déclaration de Jésus : "Pourquoi avez-vous peur ? N'avez-vous pas encore la foi ? (Mc 4,40).
Prier « comme d'habitude » vs nouvelles façons de prier.
Nous regrettons probablement de ne pas avoir de messes, de ne pas pouvoir accéder aux sacrements ou à l'adoration eucharistique, de ne pas même aller dans un temple... il est difficile de ne pas pouvoir prier comme d'habitude. Beaucoup d'entre nous ont peut-être multiplié les prières vocales habituelles ou profité des messages pieux qui inondent nos téléphones portables, mais...
Le temps n'est-il pas venu d'apprendre de nouvelles façons de prier ? Peut-être n'avons-nous jamais eu trop de temps pour la Parole de Dieu, pour une vie plus contemplative, pour jouir intérieurement de la consolation d'être "dans le creux de la main" de notre Dieu Père, pour les "regards" de son Fils vers notre personne, pour les mouvements profonds de son Esprit, jusqu'à ce que cette quarantaine soit arrivée. Voulons-nous un changement de version de notre vie ou continuons-nous à penser que nous ne pouvons pas nous libérer du gouffre quotidien et continuer à prier comme toujours ?
Ou peut-être nous propose-t-on d'ouvrir un nouveau chapitre pour la prière en commun, à l'intérieur de la maison, en famille, en donnant une nouvelle lumière à notre foyer et en profitant du fait que nous avons tant d’intentions de prière: les personnes malades, décédées, âgées, les prisonniers, les travailleurs de santé, les prêtres et les religieux qui aident les personnes infectées, les serviteurs de la société, les chercheurs, les autorités, les plus vulnérables qui n'ont aucun moyen de se protéger du virus, etc.
Isolement et inconscience vs solidarité et diffusion.
L'expérience des limites de notre espace physique et la modification forcée de notre rythme quotidien, ajoutées à la préoccupation de l'urgence dans laquelle nous sommes plongées, peuvent nous conduire à l'isolement et, en un sens, à l'inconscience du nombre de choses négatives que nous pouvons éviter et du nombre de choses positives que nous pouvons gagner. L'isolement et l'inconscience sont en contradiction avec notre vocation de femmes, qui est d'être génératrices de vie et de prendre soin de ceux qui nous entourent.
Je me sens personnellement appelée, comme chacune d'entre vous, à découvrir comment éviter les situations négatives : de dépression, de confinement, de violence domestique ou de risque d’isolement de certains membres de l'environnement familial, en particulier des mineurs qui peuvent être laissés seuls avec ceux qui ne sont pas fiables et comment agir de manière préventive en mettant en œuvre de nouvelles alternatives de soins et de protection. De même, je propose que nous prenions conscience de la manière de promouvoir des situations positives, en développant de nouvelles façons de mener à bien nos organisations, des formations en ligne, en diffusant virtuellement ce que nous pouvons offrir, en communiquant les initiatives actuelles au Secrétariat pour la diffusion des bonnes pratiques, c'est-à-dire en intensifiant de manière créative notre solidarité.
Enfin, permettez-moi de vous recommander la vision de la vidéo ainsi que la réflexion et la prière de l'homélie du moment de prière en temps de pandémie, réalisée par le Pape François le 27 mars, embrassant toute l'humanité depuis la colonnade de la place Saint-Pierre (voir notre site).
Je vous salue toutes et tous avec affection et j'espère que, en cette Pâque 2020, les "graines" que nous laisse cette pandémie deviendront des arbres aux fruits sains et abondants : tout est l'œuvre de Jésus ressuscité !
María Lía Zervino, Servidora
Présidente Générale de l'UMOFC