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Dans l’Office des Lectures de la célébration de l'Assomption de la Vierge Marie, nous trouvons un passage tiré de la lettre aux Éphésiens (1,16 - 2,10) dans lequel saint Paul dit que Dieu «nous a réveillés de la mort et avec Jésus-Christ, il nous a fait asseoir dans les cieux. » (2,6). Cela peut arriver à cause de l'immense miséricorde, du pardon de notre Créateur. Jésus accorde ce même pardon à la femme chez Simon ( Lc 7,48).
Le Pape François, dans Amoris Laetitia, commentant l'hymne à la charité, conseille le pardon pour la vie concrète de la famille. Aujourd'hui, nous pouvons voir que les conflits, l'opposition, la violence se développent de plus en plus à tous les niveaux. Nous, en tant que femmes de l'UMOFC qui voulons être des semeuses d'espérance, ne pouvons pas l'accepter. Et « cela suppose l’expérience d’être pardonné par Dieu, justifié gratuitement et non pour nos mérites. Nous avons été touchés par un amour précédant toute œuvre de notre part, qui donne toujours une nouvelle chance, promeut et stimule. Si nous acceptons que l’amour de Dieu est inconditionnel, que la tendresse du Père n’est ni à acheter ni à payer, alors nous pourrons aimer par-dessus tout, pardonner aux autres, même quand ils ont été injustes contre nous. Autrement, notre vie en famille cessera d’être un lieu de compréhension, d’accompagnement et de stimulation ; et elle sera un espace de tension permanente et de châtiment mutuel. » (AL 108)
« À ceux qui sont blessés par d’anciennes divisions il semble difficile d’accepter que nous les exhortions au pardon et à la réconciliation, parce qu’ils pensent que nous ignorons leur souffrance ou que nous prétendons leur faire perdre leur mémoire et leurs idéaux. Mais s’ils voient le témoignage de communautés authentiquement fraternelles et réconciliées, cela est toujours une lumière qui attire. » (EG 100)
Pour nous, donner notre contribution afin que nos communautés se réconcilient et deviennent fraternelles signifie un grand défi. Afin d’atteindre ce défi nous devons nous pardonner, accepter la façon dont nous sommes, car « nous savons aujourd’hui que pour pouvoir pardonner, il nous faut passer par l’expérience libératrice de nous comprendre et de nous pardonner à nous-mêmes. Souvent nos erreurs, ou le regard critique des personnes que nous aimons, nous ont conduit à perdre l’amour de nous-mêmes. Cela fait que nous finissons par nous méfier des autres, fuyant l’affection, nous remplissant de peur dans les relations interpersonnelles. Alors, pouvoir accuser les autres devient un faux soulagement. Il faut prier avec sa propre histoire, s’accepter soi-même, savoir cohabiter avec ses propres limites, y compris se pardonner, pour pouvoir avoir cette même attitude envers les autres. » (AL 107)
Autres lectures
Amoris Laetitia 105 - 108
Evangelii Gaudium 97, 100,
Gaudete et Exsultate 80 – 82
Témoignage
St Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès (Liban)
Rafqa vit le jour le 29 Juin 1832 à Himlaya, village du Meten-Nord près de Bikfaya (Liban). Elle était fille unique de Mourad Saber al-Choboq al-Rayès et de Rafqa Gemayel. Elle fut baptisée le 7 Juillet 1832 et reçut le prénom de Boutrossieh. Ses parents l'ont élevée dans l'amour de Dieu et l'assiduité à la prière. Sa mère mourut en 1839 alors que Rafqa n'avait que sept ans. Ce fut pour elle une grande peine.
Son père connut la misère et la nécessité. Il décida alors, en 1843, de l'envoyer à Damas pour travailer chez M. Asaad al-Badawi, d'origine libanaise. Elle y resta quatre ans.
Rafqa revint à sa maison en 1847 et trouva son père remarié. Rafqa était belle, de bon caractère et d'une humble piété. Sa tante maternelle voulait la marier à son fils et sa marâtre à son frère. Alors que le conflit entre les deux femmes grandissait, Rafqa, à l'écart de ces querelles, cultivait le désir d'embrasser la vie religieuse.
Rafqa demanda à Dieu de l'aider à réaliser son désir. L'idée lui vint d'aller au couvent Notre-Dame de la Délivrance à Bikfaya pour se joindre aux Mariamettes, fondées par le Père Joseph Gemayel. Après la période de postulat, Rafqa reçut l'habit de novice en la fête de Saint Joseph, le 19 mars 1861. L'année suivante à la même date, elle prononça ses vœux temporaires. La nouvelle professe fut envoyée au Séminaire de Ghazir où elle fut chargée de la cuisine. Parmi les séminaristes se trouvaient le Patriarche Élias Houayek et l'Évêque Boutros al-Zoghbi. Durant son séjour à Ghazir, elle profitait de ses moments libres pour approfondir ses connaissances de la langue Arabe, de la calligraphie et du calcul.
Elle passa 26 ans au monastère Mar Sémaan al-Qam, Aito. Elle était un exemple vivant pour les moniales par son observation des Règles.
Le premier dimanche d'octobre 1885, en la fête de Notre Dame du Rosaire, Rafqa entra à l'église du monastère et se mit à prier, demandant au Seigneur de la faire participer à sa Passion Rédemptrice. Sa prière fut immédiatement exaucée. Le soir, avant de dormir, elle sentit un mal insupportable à la tête qui, par la suite, atteignit ses yeux.
Tous les soins utilisés étaient sans résultats. On consulta un médecin américain qui décida d'opérer Rafqa dans l'immédiat. Elle refusa l'anesthésie durant l'opération, au cours de laquelle le médecin lui arracha accidentellement son œil qui tomba par terre en palpitant. Rafqa ne se plaignit pas et lui dit: "Pour la Passion du Christ. Que Dieu bénisse tes mains et te récompense". Puis le mal ne tarda pas à passer à l'œil gauche.
2. Rafqa dans le monastère Saint Joseph al-Dahr Jrabta (1897-1914) L'Ordre Libanais Maronite décida de fonder le monastère de Saint Joseph al-Dahr à Jrabta-Batroun en 1897. Six moniales furent transférées du monastère Saint Simon al-Qarn au nouveau monastère Saint Joseph à Jrabta. Parmi elles, figurait Sainte Rafqa, car les sœurs étaient très attachées à elle et espéraient la prospérité de leur monastère grâce à ses prières. Mère Ursula Doumit, originaire de Maad, fut nommée Supérieure.
En 1899, Rafqa devint complètement aveugle puis paralysée. Ses articulations se disloquèrent, son corps devint aride et sec: un squelette peu à peu décharné. Elle passa les sept dernières années de sa vie étendue seulement sur le côté droit de son corps. Sur son visage rayonnant et paisible, se lisait un sourire céleste. Selon le jugement des médecins, Rafqa était atteinte d'une tuberculose ostéo-articulaire.
Rafqa vécut 82 ans, dont 29 dans les souffrances qu'elle supportait avec joie, patience et prière pour l'amour du Christ. Le 23 mars 1914, Rafqa demanda la Sainte Communion puis remit son esprit en appelant Jésus, la Vierge Marie et Saint Joseph.
Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II déclara Rafqa: Vénérable le 11 février 1982; Bienheureuse le 17 novembre 1985; un modèle à suivre dans la dévotion au Saint Sacrement pour le Jubilé 2000.
Prière (d’ Anita Trichet)
Femme de Samarie, dont l’histoire a traversé le temps,
Tu savais ce qu’il en était de monter au puits
Et redescendre à la ville, sans renverser l’eau fraîche et pure de la montagne biblique,
Tu respectais cette eau, précieux don du ciel.
Puis, un jour, au bord du puits de Sichar, le Seigneur t’a parlé…
Aujourd’hui encore le Seigneur nous attend au puits de nos rendez-vous…
Nous pouvons y puiser l’eau de l’amitié, l’eau de la vérité, l’eau de l’espérance, l’eau de la paix.
Dans le désert de la routine et de la solitude,
Tu as soif de nous donner à boire…
Dans le désert de la souffrance et de l’indifférence,
Tu as soif de nous donner à boire…
Dans le désert de l’échec et de la division,
Tu as soif de nous donner à boire…
Dans nos puits, Seigneur
Y a-t-il encore la fraîcheur de l’eau vive ?
Dans mon cœur, Seigneur
Y a-t-il encore la soif de l’eau vive ?
Au plein soleil de midi des jours brûlants
Tu viens t’asseoir au bord du puits pour nous parler
Et tu deviens fontaine pour chacun, chacune d’entre nous…
Toi le don de Dieu…
Béni sois-tu, Seigneur, pour l’eau vive de ton amour qui nous fait vivre.
Merci Seigneur pour cette eau jaillissante qui éclaire la vie de nos sœurs et de nos frères rencontrés au puits des rendez-vous de la vie.
Merci de nous faire cheminer ensemble vers l’oasis de la paix.
Pour puiser à la source de ton eau vive.
Amen