+39 0669887260 | info@wucwo.org | Nous contacter
Son témoignage déchirant nous invite à jeter un regard en arrière sur cette île souffrante, dont l'épreuve semble ne pas s'achever.
Les témoignages de médecins cubains au Venezuela, il y a quelques heures par le biais d'un média colombien, ont mis en lumière le harcèlement subi par le régime Maduro, qui les a contraints à exhorter ceux qui ont besoin de soins de santé à soutenir le président et à proclamer sa "bonté". Ils l'ont fait, à l'extérieur, bien sûr. Pendant qu'ils étaient en territoire vénézuélien, sous la loupe des deux gouvernements, Cuba et le Venezuela, ils ont dû se taire.
L'ESCLAVAGE MODERNE
En effet, ce n'est un secret pour personne que des médecins cubains - et d'autres sur cette liste - sont présents dans plusieurs pays d'Amérique latine. Ils sont arrivés en Amérique centrale, au Brésil, en Colombie et surtout au Venezuela dans le cadre d'un accord de coopération entre les gouvernements de Chávez et Castro. L'idée était d'échanger des services contre du pétrole, mais le véritable motif de l'affaire était compris : déplacer les médecins vénézuéliens, en rébellion contre le manque de vivres et les mauvais salaires et profiter du travail des Cubains en échange des miettes reçues de l'État cubain, véritable bénéficiaire des salaires reçus au Venezuela.
Il en a résulté l'exode des professionnels de la santé vénézuéliens vers d'autres pays et l'évasion des Cubains à l'étranger, avec l'aide des Vénézuéliens eux-mêmes, qui ont toujours sympathisé avec une situation que les experts ont qualifiée de "nouvel esclavage" au niveau des organisations internationales de défense des droits humains.
L'île agit comme un "tutoriel" sur ce qui se passe au Venezuela, surtout s'il s'agit d'imposer la domination par la soumission à l'État. Au Venezuela, nous reproduisons une situation sanitaire terrible, tracée par le pouls du modèle cubain. Il est vrai que la migration massive générée par le régime de Maduro a eu un impact sur le continent, mais elle impose un regard sur la tragédie sans fin que vit le peuple cubain.
EDELMA : JE VOIS DES QUADRAGÉNAIRES AVEC DES ESCARRES.
Edelma est une Cubaine qui travaille aux côtés de l'Église catholique pour soulager, dans la mesure de ses possibilités précaires, la douleur de ses semblables. Elle vit l'Évangile et l'annonce avec des témoignages de générosité. Elle est active au sein de l'Union Mondiale des Femmes Catholiques et ses amies se sont multipliées à travers notre continent.
Nous avons reçu un témoignage de sa propre écriture, que nous reproduisons ci-dessous et à laquelle nous n'avons pas modifié une virgule. Avec les limites d'un pays sans les possibilités les plus élémentaires. Les larmes aux yeux, nous avons parcouru ses lignes, sentant peut-être que nous pouvons nous voir dans ce miroir aujourd'hui au Venezuela. N'importe quelle famille vénézuélienne, n'importe quel hôpital, n'importe quelle maison pourrait témoigner les mêmes faits.
A travers de ce témoignage, on perçoit l'angoisse profonde et quotidienne d'un peuple privé même des choses les plus élémentaires. Décrivant un cas qui l'a touchée de si près, elle reflète le pèlerinage quotidien du Cubain à la recherche de la médecine dans le temps, attaché à la prière, voyant le Christ dans l'autre et combattant la tristesse avec joie et espérance qui n'abandonne pas le croyant.
Voici les lignes qu'elle adresse à une amie vénézuélienne, Virginia Rivero, également de l’UMOFC, pleine de douleur mais aussi de courage qui ne fait que soutenir la foi :
Chères amies, mes sœurs, après 15 jours je m'assois pour écrire, le 8 septembre nous avons dû sortir en courant avec Lalo, il a attrapé une bronchopneumonie bactérienne qui envahit notre pays, avec toutes sortes d'autres virus, c'est horrible, grâce à de vrais amis comme vous nous l'avons mis en soins intensifs très sérieux... ".
Tous priaient pour nous. Ils ont été trois jours très durs, mais j'ai confiance dans le Seigneur, en plus Lalo ne boit pas, ne fume pas, tout le contraire, déshydraté, la pression, le sucre, puis il est allé à la thérapie intermédiaire, là si elles m'ont laissé être avec lui, je crois que le Seigneur nous a également mis là pour juger dans sa juste mesure la douleur de tant de gens, que j'ai vécu, les jeunes de 40 ans avec de plaies, je pensais tellement à Jésus, sans médicaments, J'ai pris le téléphone dans le salon et j'ai appelé tous les religieux que je connaissais et finalement j'ai pu obtenir deux tubes de pommade pour ce jeune homme, c’est ça la sainteté, c’est un sourire, c’est partager la nourriture que ma famille m'a apportée avec LES AUTRES QUI N'ONT RIEN, QUELLE TRISTESSE, MAIS je pense que j'ai dois rire plus que si j'étais dans la nuit culturelle de l’UMOFC. J’ai beaucoup pensé à vous, à mon groupe de sainteté aimé, puis nous sommes passés dans la salle (je vous raconte tout cela parce que c'est mon témoignage) Je sais que Virginia me comprend mieux que personne…
Les cafards marchaient sur le sol, quelle horreur, quand je me suis souvenue de Maribeth et du père conseiller et de son Environnement, les ordures sans les jeter, là j'ai mobilisé les femmes, il faut nettoyer, j’ai mis deux sacs en nylon dans mes mains et jeter les ordures, Dante dans la Divine Comédie n’était rien…, combien de malades, j’ai voulu leur offrir un sourire, les aider, les infirmières très jeunes mais très compétentes, les médecins responsables étaient des professionnels, très professionnels, mais les conditions réelles étaient affreuses, cette douleur, la douleur de faire si peu, je n’ai laissé personne rester avec Lalo, parce que quand les infirmières l'ont vu si mal, elles arrivaient même pas à lui mettre la perfusion, elles m'ont dit que ça serait le superviseur à le faire, mais il n’arrivait que le lendemain, je leur encouragé à essayer de le faire, j’ai tenté 6 fois, moi-même, et je leur ai dit qu’elles étaient infirmières et qu’elles savaient très bien que 8 heures (le temps qu’il fallait attendre le superviseur) pour lui pouvait signifier la vie. J’ai dû être courageuse, elles lui ont criblé, mais finalement on a réussi. Beaucoup d’étudiants en médecine sont venues me soutenir, il reste un cœur dans le peuple cubain. Lalo, dès qu’il s’est repris un peu a commencé à prier avec moi et les médecins demandaient : « mais, qui êtes-vous ? », nous avons répondu : « catholiques ». Dieu merci, nous sommes déjà à la maison, il se repose, maintenant ma belle-fille et ma petite-fille ont la dengue mais ce n'est pas hémorragique, elles sont à la maison, si on ajoute à cela le problème du transport trois bus par jour, le pays est paralysé, je ne peux rien leur expliquer. Seule une force inébranlable peut nous soutenir, JÉSUS DE NAZARET, j'aimerais écrire ceci aux trois autres personnes de mon groupe de Sainteté, mais ma secrétaire anglaise qui m'a tant aidé avec mon plan d'action pour le groupe ne peut pas maintenant et ma connaissance ne donne pas autant, mais je sais que certains peuvent.......
MERCI ET PRIEZ POUR LE CUBA QUI SAIGNE, SOUS UNE FAÇADE QUI N'EST PAS LA VERITABLE.......
Edelma de toujours...”. -
Source article: Aleteia (en espagnol)